生命在曾春芳油画中筑巢

2019.02.28
多米尼克
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                           生命在曾春芳的油画中筑巢

                            文/ 多米尼克  译/ 鑫杰

鲜花⼀直是画家最喜欢的题材之一,这在所有文化中都存在。

在传统的中国,自西唐以来,徐熙(886-975)选择代表花鸟。 后来, 恽寿平(1633-1690)以同样的激情抓住这个题材......在欧洲,鲜花、花园、花环也是画家的最爱。虽然20世纪初的现代学校,让很多事情受到质疑 ,比如透视、绘画和颜色之间的联系......但画家仍然对花朵充满热情,最著名的作品如梵高的《向日葵》、莫奈的《睡莲》、马蒂斯的《海葵》,还有雷诺阿、萨尔瓦多·达利...... 都在表现永恒而短暂的花朵美。

如今,曾春芳延续了这⼀传统,如《生命》、《阳光正暖》这些作品。但曾春芳不仅仅是传统的保守派,在她的花卉作品里汇集了两种⽂化潮流。 我们可从中欣赏中国⽂化,但⼜能看到来自欧洲的影响。曾春芳肯定了她对西班⽛学派的新现实主义的兴趣,尤其是Eduardo Najanro。(爱德华多·纳兰霍)。

 

在曾春芳另一系列作品中,如《保持沉默》、《家园》、《筑巢》,鸽子占据了画面中心位置,拟人化的眼睛让人心惊。投射在地面上的影子、打碎的鸽子蛋、砍伐的树木、以及战士头盔筑成的鸟巢.....无不留下人类的痕迹。 这就是为什么鸽子有人的眼睛,充满了悲哀的泪水,它们在哭泣。曾春芳理解并抓住了生活的本质,她的作品充分表达了生命的脆弱性。 这些绘画的主题是有关生命和死亡。而鸽子,传统上是和平的象征,但在这些画作中,却表达了死亡、哀悼、战争的耻辱,这种动物与战争的联系让我想起了法国最伟大的思想家之⼀米歇尔·蒙田。他在500年前的宗教战争中写下了这些台词:

“战争是人类最伟大的行动,但我想知道它是否证明人类优于动物,或相反显现我们人类的弱点和不完美。因为它实际上是相互杀戮的科学,造成了毁灭和我们自己物种的丧失。动物不知道,但我不认为他们懂得后悔。”

她的这些作品肯定是怀旧的,表达了不能以任何生命为代价来维护和平,以及对未来生存环境的关注。 但她也肯定了大自然的活力——在战争冲突的残余中、被遗弃的头盔里,曾春芳笔下的鸽子筑巢求生:生命有它自己的权利。

由此,我们可以看到人类可怕的脆弱性。 然而,观众不会被绝望所淹没。 这是曾春芳绘画的奇迹,让我想起了萨尔瓦多·达利的奇迹:线条的完美,对色彩的掌握,使宁静得以实现。 未来受到威胁,包括人类的未来、家畜和野生动物的未来、整个地球的未来,但希望依然存在:战争中的人类能做到最坏,但他们也能够做得更好。 他们发明了战争,也发明了艺术,追求美,就像追求真实和公正一样。

曾春芳的画作讲述了一个个故事,或者更确切地说是一些历史线索,每个人都可以据此

编织自己的画面,比如,将碎片、石化树和鸽子骨架、破碎的蛋和一对夫妇的影子......在梦中,把它们通过多种方式联系在一起,根据每个组件的情绪。

然而游戏是有序的:那些在画面定格的东西,宣布了可能的下一步行动,因为场景如国际象棋棋盘,每个棋子在游戏中来或者去。 游戏显然只是开始,被遗弃的头盔里孵出了小鸽子。

曾春芳的画是梦幻般的,但不是噩梦。 它提供了思考的主题,但不会引发瘫痪的担忧。简洁的画面回顾了生命需要我们更多的关爱,它即使被给予也可能会失去,每个人都该对他为自己和他人的生活所做的事负责。 事实上,鸽子看着我们,就是让我们负 责。这些鸽子的人眼,是所有受害者的眼睛,最贫穷的人的眼睛,被背叛的爱的眼睛,被遗弃的孩子的眼 睛。 但它没有谴责,它只是在唤醒责任感。

 

                                               

 

                                                 多米尼克

 

                                                2019年2月18日于巴黎

      

 

(原文)Les fleurs ont toujours été un sujet de prédilection pour les peintres. Et ce dans toutes les cultures. Dans la Chine traditionnelle, XuXi (886-975) choisit de représenter les fleurs et les oiseaux dès la dynastie Tang. Plus tard Yun Shouping ((1633-1690) fpar exemple fut saisi de la même passion… En Europe les fleurs, bouquets, couronnes, guirlandes, sont aussi les compagnes des peintres. L’école moderne au début du 20 siècle mit beaucoup de choses en question (la perspective, les liens entre dessin et couleur…) mais restèrent passionnés de fleurs. Les plus grands d’entre eux (Van Gogh et ses tournesols, Monet et ses Nymphéas, Matisse et ses anémones, Renoir ou encore Salvador Dali …) s’efforcèrent de fixer pour l’éternité la beauté fleurie si fugace.

De nos jours  Zeng ChunFeng poursuit cette tradition, l’écriture de la vie (Xiesheng). Mais Zeng n’est pas seulement la conservatrice d’une tradition. Ses bouquets réalisent la rencontre de deux courants culturels. On y retrouve la culture chinoise, mais enrichie d’une autre influence, européenne. Zeng affirme son intérêt pour le néo-réalisme de l’école espagnole, pour Eduardo Najanro en particulier.

Et dans ses dernières oeuvres, par exemple dans Keeping silence, les oiseaux ont pris le devant de la scène, des oiseaux au regard humain.

Les humains  ne sont présents que  par leur ombre projetée au sol, ainsi que  par les artéfacts guerriers (casques…) et les traces de leur actions (cuisson des oeufs, arbres coupés…). C’est pourquoi les oiseaux ont des yeux humains, pour pouvoir les emplir de larmes, pour pouvoir pleurer.

Car Zeng a approché de si près la représentation de la vie qu’elle en a saisit la fragilité. Le sujet de ces peinture de la vie,  c’est la mort.

Et l’oiseau blanc, la colombe, traditionnellement symbole de la paix, porte dans ces tableaux les stigmates de la mort, du deuil, de la guerre. Cette association des animaux et de la guerre me met en mémoire une remarque d’un des plus grands penseurs français, Michel de Montaigne.

« La guerre est la plus magnifique des actions humaines, mais  j’aimerais bien savoir si elle prouve la supériorité des humains sur les animaux ou au contraire  notre faiblesse et imperfection. Car c’est vraiment la science de nous  entre-tuer, de provoquer la ruine et la perte de notre propre espèce. Les animaux ne la connaissent pas mais je ne crois pas qu’is le regrettent» Montaigne a écrit ces lignes en pleine guerre de religion, il y a 500 ans.

Les oeuvres de Zeng sont certes nostalgiques, elles manifestent l’inquiétude face à un avenir qui ne saurait pas préserver la paix à tout prix. Mais elle affirme aussi la vitalité de la nature : dans des casques renversés, vestiges d’affrontements guerriers,  les oiseaux font leur nid : la vie reprend toujours ses droits.

La terrible vulnérabilité de l’humanité est ainsi donnée à voir. Et pourtant le spectateur n’est pas submergé par le désespoir. C’est le miracle de la peinture de Zeng, miracle qui me rappelle celui de Salvador Dali : la perfection du trait, la maîtrise des couleurs, sont telles que la sérénité s’installe. Le futur est menacé, futur de l’homme, futur des animaux domestiques et sauvages, futur de la planète toute entière, mais l’espoir est là : les humains par la guerre sont capable du pire, mais ils sont aussi capables du meilleur. Ils ont inventé la guerre, mais ils ont aussi inventé l’art, la quête du beau, comme celle du vrai et du juste.

Les tableaux de Zeng racontent une histoire, ou plutôt donnent des bribes d’histoire, des indices, et chacun doit en tisser la trame, relier ensemble les fragments, l’arbre pétrifié et le squelette de colombe, l’oeuf cassé et l’ombre d’un couple…

 

Comme dans un rêve les composants peuvent être associés de multiples façons, au gré des émotions de chacun et pourtant le jeu s’ordonne : ce qui s’est figé là, pour l’éternité, annonce un prochain coup possible. La scène se déroule en effet sur un plateau de jeu , jeu de dames, d’échecs ou de go. Et la partie ne fait visiblement que commencer : les casques abandonnés sont peuplés d’oisillons.

La peinture de Zeng est onirique mais n’est en rien un cauchemar. Elle donne à réfléchir, mais ne déclanche pas une inquiétude paralysante. Elle rappelle simplement que la vie demande tous nos soins, qu’elle a été donnée mais qu’elle peut disparaître et que chacun est responsable de ce qu’il fait de sa propre vie et de celle des autres. En fait, de son oeil humain l’oiseau nous regarde, nous responsabilise. Il est l’oeil de toutes les victimes, l’oeil des plus pauvres, l’oeil des amours trahis, l’oeil des enfants abandonnés. Mais il ne condamne pas, il éveille simplement la conscience.

 

Dominique CHRISTIAN PARIS 2019


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